Sibyllines, comme sibylles, ces prophétesses de la Grèce antique, ces femmes dotées d’un don de divination qu’elles exerçaient en toute indépendance, s’émancipant du pouvoir des prêtres. Déjà des femmes libres, en quelque sorte !

Sibyllines, comme aujourd’hui ces portraits de femmes, libres elles aussi, chacune à son allure, et tout autant librement inspirés des mythes grecs. Ariane, Antigone, Pénélope, femmes inscrites dans l’ombre portée de héros masculins, mais pourtant si présentes, si fortes, si vivantes pour nous.

Ariane, ne mérite-t-elle pas sa part de lumière ? Son histoire ne doit-elle tenir qu’à un fil ? Et Pénélope, elle a bien dû avoir une vie en dehors de sa tapisserie, non ? Et puis, aujourd’hui n’a-t-on pas, encore et encore, envie de questionner la rébellion d’Antigone ?

Sibyllines, c’est une rêverie et, comme toute rêverie, elle trace avec liberté et parfois insolence, des chemins de joie, de fantaisie, mais aussi de sérieux , de gravité, autour de ces figures féminines. Nous observons les grands mythes auxquels elles sont attachées à travers le prisme de leur regard. Nous jouons à les réinventer, à les réinterpréter et nous nous immisçons dans leur histoire intime. Ariane et sa soeur Phèdre, deux adolescentes d’aujourd’hui qui rêvent tout haut de leur avenir et veulent fuir un présent trop lourd. Antigone et Ismène, deux soeurs elles aussi, enchaînées à une histoire familiale insoutenable, qui se battent chacune à sa façon pour trouver bonheur et justice. Pénélope, enfin, comme Homère n’a jamais osé la montrer : espiègle, drôle et tellement tenace !

Elles sont lumineuses, ces femmes, extraordinairement vivantes et proches de nous.

Et l’on s’amuse beaucoup avec elles !